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La Planète Vin en déclin : un ralentissement qui bouscule l'industrie

03/09/2024
AnthonyAnthony

L'industrie mondiale du vin traverse actuellement une période de ralentissement significatif, marquée à la fois par une baisse de la production dans plusieurs grandes régions viticoles telles que la France, l'Italie et l'Australie, ainsi que par une baisse de la consommation. Ce déclin, observé au cours des dernières années, soulève des questions sur les causes sous-jacentes et les implications futures pour le secteur.

La Planète Vin en déclin : un ralentissement qui bouscule l'industrie

Une production en baisse : les causes du ralentissement

Les changements climatiques : l'ennemi silencieux

L'une des principales raisons du **ralentissement de la production de vin **est indéniablement le changement climatique. Les vagues de chaleur extrême, les sécheresses prolongées et les intempéries imprévisibles (grêles, gelées, pluies diluviennes) ont perturbé les cycles viticoles dans de nombreuses régions du monde. En France, par exemple, les vendanges sont de plus en plus précoces, ce qui impacte la qualité et la quantité des récoltes. Selon le dernier rapport de l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), la production mondiale de vin a chuté de 10% en 2023 par rapport à l'année précédente.

La réduction des surfaces viticoles

Outre les conditions climatiques défavorables, la réduction des surfaces viticoles contribue également à cette baisse de la production. De nombreux viticulteurs, en particulier dans les régions les moins rentables, abandonnent progressivement la culture de la vigne au profit de cultures plus résistantes et rentables. En Australie, une baisse de 12% des surfaces viticoles a été observée entre 2018 et 2023.

Crises économiques, pouvoir d'achat et inflation

Les crises économiques, exacerbées par la pandémie de COVID-19, ont aussi joué un rôle majeur dans la diminution de la production de vin. La fermeture prolongée des restaurants et des bars, ainsi que la baisse du tourisme, ont réduit la demande mondiale de vin, amenant certains producteurs à limiter leur production pour éviter un surplus d'inventaire. En parallèle, l'inflation galopante, avec une hausse des coûts de production (énergie, matières premières) et de distribution, a pesé lourdement sur le prix final du vin. En conséquence, les consommateurs, confrontés à une diminution indéniable de leur pouvoir d'achat, ont réduit leurs dépenses en produits considérés comme non essentiels, y compris le vin. En France, les ventes de vin en grande distribution ont diminué de 7% en volume en 2023, selon le rapport 2023 de NielsenIQ.

L'essor des vins sans alcool : une tendance inverse

La croissance exponentielle du marché des vins sans alcool

Alors que l'industrie traditionnelle du vin connaît un ralentissement, le marché des vins sans alcool connaît une expansion rapide. Cette tendance s'explique par plusieurs facteurs, notamment une prise de conscience croissante des bienfaits d'une consommation modérée ou nulle d'alcool et un changement dans les habitudes de consommation. De plus en plus de consommateurs cherchent à réduire leur consommation d'alcool sans pour autant renoncer au plaisir du vin. En conséquence, le marché des vins sans alcool a enregistré une croissance de 15% en 2023, une tendance qui semble s'accélérer.

Une offre de plus en plus diversifiée

L'industrie du vin sans alcool a su s'adapter à cette demande croissante en diversifiant son offre. Des vins mousseux sans alcool aux rosés et rouges, les propositions se multiplient pour répondre aux attentes d'une clientèle de plus en plus exigeante en termes de qualité et de goût. Certains grands noms du vin comme Giesen Wines ou Leitz, auparavant réticents à entrer sur ce marché, proposent désormais des versions sans alcool de leurs cuvées les plus populaires. Cette diversification de l'offre a largement contribué à l'attractivité du vin sans alcool, et attire non seulement des consommateurs modérés, mais aussi ceux qui cherchent à adopter un mode de vie plus sain.

Les nouvelles dynamiques de consommation : vers quoi se déportent les consommateurs ?

La bière : un nouveau leader en France

En 2023, la consommation de bière en France a atteint un tournant significatif. Pour la première fois, les ventes de bière en grande distribution ont surpassé celles du vin tranquille en termes de chiffre d'affaires. Cette tendance, en progression depuis plusieurs années, est accentuée par la croissance continue des bières artisanales et locales. En 2022, la France comptait 2 500 brasseries, contre seulement 500 en 2013, ce qui témoigne de l'engouement pour les bières craft et locales​.

Le vin : moins en volume, plus en valeur

Malgré la baisse continue des ventes de vin en volume, les consommateurs français se tournent de plus en plus vers des vins de meilleure qualité. En effet, le budget moyen alloué à une bouteille de vin se situe principalement entre 11 et 20 euros pour 55 % des acheteurs, une augmentation par rapport aux années précédentes où ce budget était plus bas. Cette tendance indique un passage à une consommation plus sélective, où la qualité prime sur la quantité. En revanche, la fréquence d'achat de vin diminue, notamment chez les acheteurs réguliers, ce qui montre que les Français préfèrent consommer moins mais mieux​.

Les spiritueux et les cocktails : une diversification croissante

Les spiritueux, notamment le rhum et le whisky, continuent de dominer le marché en France, avec des taux de consommation respectifs de 81 % et 68 % parmi les consommateurs de spiritueux. La popularité des cocktails, en particulier chez les jeunes, entérine une diversification des habitudes de consommation : les Français alternent entre différents types de boissons au cours d'une même soirée. Cette tendance souligne une évolution vers une consommation d'expériences, dans laquelle le choix de boisson dépend du moment et de l'occasion.

Le marché des boissons sans alcool : une croissance continue

Le segment des boissons sans alcool continue de croître de manière significative. Environ 29 % des consommateurs français sont sensibles aux boissons "no-low" (faible ou sans alcool), motivés principalement par des considérations de santé ou une volonté de réduire leur consommation d'alcool. Cette tendance est particulièrement forte chez les jeunes adultes et les femmes.

Les habitudes de consommation des Français évoluent vers une préférence marquée pour la qualité et une diversification des choix. La bière, qui a désormais surpassé le vin en popularité, s'impose comme une boisson incontournable, au travers de l'essor des brasseries artisanales et locales. Parallèlement, l'intérêt croissant pour les spiritueux et les cocktails témoigne d'une recherche d'expériences variées, où le choix de la boisson dépend du contexte et de l'occasion. Enfin, le marché des boissons sans alcool continue de croître, porté par des consommateurs de plus en plus soucieux de leur santé et de leur bien-être. Ces tendances se cumulent pour une mutation profonde des préférences, où la diversité et la qualité deviennent les maîtres-mots de la consommation moderne.